Une allée du pére Lachaise
photo de René Peyré
Des démarches administratives d'un autre siècle , d' un autre monde , l'inhumation avait lieu mardi dans un cimetière parisien ou jusqu'au lundi 15h 00 on ne m'autorisait pas à acquérir une concession car les documents de domiciliation présentés comportaient deux adresses .
Ce n'était pas une inhumation clandestine , je suis passée par un organisme appelé " Pompes funèbres". Tout était cadré , organisé , vérifié quatre jours avant jusqu'à ce que l'oeil sans faille d'un agent du conservatoire du cimetière détecte une anomalie et m' informe la veille des obsèques : "ce n'est pas possible ".
Plein de gens que je ne connais pas , ses amis . Il pleut . Ce fut possible , dernier clin d'oeil à une vie un peu hors normes , drôle de scénario.
Ses amis lui rendirent hommages en disant qu'elle faisait plein de trucs pour les autres , c'est vrai . Elle aidait des jeunes en difficulté , des moins jeunes, des chats , des chiens jusqu'à perdre toute objectivité .
Voulait elle se donner une raison de vivre ?
C'était un peu une cour des miracles dans un château , un monde déconnecté de la réalité , une gestion utopique de la vie , de l'objectivité au chapitre absence .
Je m'étais éloigné de ce marasme tout en sachant qu'il me faudrait y revenir un jour . Je ne souhaitais pas que ce fut pour y mettre un point final .
Elle faisait partie de ce monde ou l'on fabrique la réalité le temps d'un téléfilm , d'une projection , un monde ou l'on s'appelle ma chérie pendant la durée d'un tournage .On devient intimes quelques mois puis plus rien .
Elle avait côtoyé les plus célèbres , les moins gradés . Mardi quelques unes , uns sont venus lui dire au revoir .
Mardi j'ai du inhumer ma soeur aînée dans un cimetière parisien . Elle souhaitait une incinération qui se serait déroulée au Père La chaise avec la dispersion des cendres au jardin du souvenir , je n'ai pas été autorisée . pourquoi ? J'aurais tellement souhaité pouvoir respecter ses dernière volontés .