21 mai 2007

Mort .... et enterrement d'un anarchiste

Une nouvelle trouvée dans Libération et sur le site de la LCR dont certains éléments m'interpellent.

La question écrite concernant les restes de Passannante avait été posée par Giovanni Pittella (PSE) à la Commission européenne le 26 octobre 2006 .

Sur ordre du ministre des biens culturels italien Francesco Rutelli a enfin donner une sépulture ce jeudi 17 mai 2007 aux restes de l'anarchiste Giovanni Passannante qui ont été ensevelis à Savoia diLucania , son village natal.

Ministre des biens culturels italien Francesco Rutelli
Francesco Rutelli

Le cerveau et le crâne de Giovanni Passannante ont été transférés presque en cachette. Puis finalement enterrés dans le cimetière de son village natal. Près de un siècle après son décès. Et cent vingt-huit ans après sa tentative de régicide, qui lui avait valu une condamnation à mort commuée en prison à perpétuité. Sur ordre du ministre italien des Biens culturels, Francesco Rutelli, les restes de l'anarchiste Giovanni Passannante ont ainsi été ensevelis jeudi dernier à Savoia di Lucania, en Basilicate, après des semaines de polémiques. Il aura fallu une pièce de théâtre et l'intervention d'artistes et d'intellectuels dont le Prix Nobel Dario Fo pour que le jeune idéaliste trouve enfin une sépulture et que se «referme finalement de manière honorable, selon le ministre, une blessure trop longtemps ouverte».
La question concerne l'histoire contemporaine de l'Italie et en particulier l'attentat manqué contre le roi Umberto Ier de Savoie à Naples le 17 novembre 1878, perpétré par Giovanni Passannante, un anarchiste de Vaglia (province de Potenza).

La peine de mort à laquelle avait été condamné Giovanni Passannante a été ensuite commuée, sous la pression populaire en détention à vie.

Giovanni Passannante devait ensuite être déclaré fou pour le seul fait d'avoir attenté à la vie d'un roi et être relégué à l'âge de 30 ans dans une tour, sur l'île d'Elbe, dans une cellule de deux mètres carrés et de 1,60 mètre de haut, dans des conditions inhumaines qui l'ont conduit effectivement à la folie.

En raison de sa maladie mentale, Giovanni Passannante a été enfermé à l'asile d'aliénés de Montelupo Fiorentino, où il est mort en 1910.

A sa mort, en 1910, dans une prison psychiatrique, l'anarchiste est décapité, son corps livré aux chiens. Quant à son crâne et son cerveau, plongé dans du formol, ils sont exposés au musée de Criminologie de Rome. Dans le sillage des théories morphologiques de Cesare Lombroso, les scientifiques italiens souhaitaient en effet démontrer l'existence de déviances criminelles innées chez Passannante.

4 commentaires:

fratwoman a dit…

Je sens que je vais léguer mon crâne et mon cerveau aux scientifiques français à la botte de notre Président... Peut être y trouveront-ils des signes de rébellions chez moi ??? Deux pétitions à signer sur mon blog en tout cas ;-)
Amicalement,

Myriam

Urgences Matin a dit…

excellent, j'adore ces histoires ...

Tili a dit…

Ah !
Mais savez vous que nous conservons encore dans un bocal avec du formol, à la Salpêtrière, la demi-tête, de l’anarchiste Ravachol ?
Elle fut fendue dans le sens de la hauteur après son exécution, en 1892. Ceci afin que le Pr Lombroso (qui rêvait de découvrir le germe de l’anarchie dans les tares congénitales) puisse étudier ses circonvolutions cérébrales... C'est une sorte d'honneur de vérifier le niveau du formol et d'en rajouter de temps en temps...
Une fois, pour la petite histoire, des étudiants l'ont subtilisée pour la déposer devant le Panthéon ! Elle (la tête dans son bocal) s'est retouvée en garde à vue au commisseriat du 5ème par des policiers médusés...

Anonyme a dit…

Bonjour,

J'ai pu visiter la cellule de PASSANNANTE à PORTOFERRAIO, à la tour du marteau. Incroyable!
Comment peut-on réduire ainsi l'être humain?